Grandes manœuvres sur le Choc des savoirs
Article mis en ligne le 14 mars 2024

par snfolcdijon

Grandes manœuvres sur le Choc des savoirs

La mobilisation en Seine St Denis et ailleurs, bat son plein contre le choc des savoirs et la préparation de rentrée qu’elle impose. Le jeudi 7 mars, plus de 5 000 collègues ont manifesté à Paris sous les fenêtres du ministère. Beaucoup sont en grève depuis plus d’une semaine et se réunissent tous les jours en AG regroupant enseignants et parents, pour chercher à étendre la grève. A lire ici.

Face à cette mobilisation d’ampleur, la ministre Belloubet a tenté de déminer le terrain, notamment en indiquant que les groupes de niveaux deviendront des groupes « pour élever le niveau » ou des “groupes de besoin”, et en parlant de dérogation possible dans la mise en œuvre de ces groupes. Le lendemain cependant, le premier ministre Attal durcit à nouveau le ton et réaffirme une organisation en groupes sur la totalité de l’année et des heures. A lire ici.

Y a-t-il un désaccord entre ministres ? Pas vraiment, à y regarder de près :

- D’une part, la ministre manœuvre, mais elle n’a pas retiré le « choc des savoirs ». La possibilité de dérogation laissée aux chefs d’établissements n’équivaut pas à la possibilité pour les collègues de choisir d’appliquer ou non l’organisation en groupes. Si sa formule avait l’air plus souple que celle d’Attal, les deux sont d’accord pour maintenir le principe des cours en barrettes et de la primauté des groupes sur les classes.

- D’autre part et surtout, le flou introduit par la ministre Belloubet, tout en ayant l’air de faire des concessions à la mobilisation, fait porter la responsabilité de l’organisation sur l’autonomie des établissements, outil fort commode et très usité pour gérer la pénurie et atomiser le caractère national de l’Education. Comme pour les protocoles ou le Pacte, tout le monde est poussé vers la “solution” de faire “comme on veut ou peut” localement.

Le SNFOLC, avec la FNEC FP FO, maintient ses revendications et la pression. Mettons partout en discussion la grève immédiate pour exiger :

- L’abandon immédiat et total du « choc des savoirs » !
- L’annulation des suppressions de postes, des 692 millions d’euros de restrictions dans l’Éducation nationale, la création des postes nécessaires.
- L’abandon de toutes les mesures de destruction de l’École publique : SNU, Acte II de l’École inclusive, réforme de la voie professionnelle !
- L’argent pour l’École publique, pas pour la guerre.